Kelowna a une histoire riche, avec ses fameux chemins de fer, ses maisons historiques et ses vergers anciens, mais savez-vous que Kelowna a en fait une origine francophone. La ville a été fonde par Charles Pandosy en 1859. Peu savent que Charles Pandosy est en réalité né à Marseille en 1824, sous le nom de Jean-Charles-Jean-Baptiste-Félix Pandosy. Le père Pandosy était un prêtre qui a fondé les premiers bâtiments pour bâtir une mission. Le site était originalement appelé L’Anse au Sable, aujourd’hui le nom de la seule école francophone de Kelowna. Le père Pandosy a introduit des arbres fruitiers et du bétail dans la vallée et a ouvert la première école, au deuxième étage de sa chapelle, où le français était enseigné. L’héritage francophone de Kelowna est encore très présent dans notre Kelowna moderne. Cet héritage vous le trouverez, par exemple, dans les noms de beaucoup de rues à travers notre ville. L’avenue Lawrence fut nommé après Théodore et Cyprienne Laurent, qui ont déménagés de Trois-Rivières au Québec. Les avenues Leon et Bernard furent elles nommées après les habitants Français Léon et Bernard Léquime.

Étant située sur le côté ouest du Canada, Kelowna s’est évidemment développée en anglais, s’inscrivant pleinement dans la culture locale. Toutefois, il existe quand même une présence francophone à Kelowna. Cette présence est évidemment très minoritaire et présente de nombreux défis pour les locuteurs francophones. Comment les étudiants francophones de notre communauté, ici a UBC Okanagan, se sentent-ils en situation minoritaire et quels défis spécifiques affrontent-ils? Le Phoenix News a premièrement demandé à des étudiants francophones à quelle fréquence parlent-ils en français, ici à Kelowna. Harrison, un étudiant du Rwanda nous a partagé, “C’est très rare que je parle français ici. De temps en temps je croise des personnes qui parlants français mais la majorité du temps je parle en anglais.” 

On a même eu l’opportunité d’interviewer le professeur d’économie, Julien Picault, pour connaitre son avis sur la question. Ce professeur, originaire de France, nous a partagé son expérience et sa perspective. Il nous a expliqué qu’il existe quelques endroits dispersés à travers Kelowna où on peut parler français, mais il a ajouté que,

“C’est sûr qu’une vie uniquement en français n’existe pas ici. La vie en français, c’est surtout chez toi avec ta famille. Mais en tant que français à Kelowna, cela reste que l’on vit à l’étranger tout simplement.” 

Alors il semble évident qu’à Kelowna, il est difficile de toujours trouver des occasions de communiquer en français, ce qui apporte des défis pour préserver sa langue. Sans la possibilité de parler régulièrement en français, il est possible que votre français rouille. Ce n’est pas nécessairement le cas pour tout le monde; L’expérience peut varier selon les personnes. Quand on a demandé à Quin, un élève en Relations Internationales, s’il a remarqué une diminution de la qualité de son français, il nous a répondu, “Oui, si j’avais le temps, je voudrais pratiquer.” D’autres élèves, comme Harrison, nous ont dit qu’ils ne sentent pas une grande différence, mais selon sa sœur l’accent d’Harrison a changé. Lui aussi ajoutant “Pouvoir parler français fréquemment me manque un petit peu.”

C’est facile de simplement observer les problèmes sans rien faire. S’il existe des élèves qui sentent leur langue se détériorer, quel serait la solution? Nous avons demandé au Dr. Picault des conseils, et il nous a partagé quelques pistes à considérer afin de préserver la langue et une connexion à cette culture francophone. Il dit, “Lire est très important, extrêmement important, parce que justement là tu as la diversité des mots qui revient. Et parfois relire des livres classiques aussi, de façon à essayer de conserver un maximum de vocabulaire.” 

Autre que les livres, il explique également, “Les médias en général. J’écoute souvent la télévision ou la radio en français quand je peux, ou des séries francophones, même sur les services comme Netflix, ils ont tous des séries francophones, françaises ou québécoises. Netflix a même des séries africaines, donc c’est assez intéressant pour conserver cette diversité de points de vue.” Comme solutions sociales, il recommande de participer aux activités du Centre Culturel Francophone de l’Okanagan et il mentionne l’importance de “maintenir le plus possible d’échanges avec d’autres personnes, avec des étudiants, et avec vos professeurs francophones. Parce qu’on a quand même pas mal de gens qui peuvent s’exprimer en français ici sur le campus. On a aussi des collègues anglophones qui s’expriment très bien en français. Certains me demandent parfois: ‘Est ce qu’on peut parler en français?’ Donc, dans ces cas-là, on saute sur l’occasion et on parle en français.”

Il y a donc diverses solutions que chacun peut inclure facilement dans sa vie quotidienne pour s’exposer au français, même en vivant à Kelowna, comme le fait de considérer les alternatives francophones dans notre consommation des médias. Ces recommandations, qui comprennent différents médias, livres, et endroits à Kelowna, malheureusement ne parle pas vraiment d’une communauté francophone sur campus. Existe-t-il une manière simple et facile pour ceux sur le campus de s’engager en français? Est-ce que UBC fait même un effort pour soutenir un environnement francophone? On a demandé au professeur Picault s’il trouvait les initiatives prises par l’université suffisante pour créer un environnement francophone accueillant. Il nous a répondu: 

“Je pense que ce qui vient de la communauté francophone est plutôt bien. Là où je suis plus déçu, c’est vraiment de l’administration. La Journée de la Francophonie par exemple, l’administration ne s’est jamais investie là-dedans.”

Il continue son explication en disant, “Et je trouve ça un peu dommage dans un pays bilingue comme le Canada, la francophonie devrait faire partie du rayonnement, et ce même dans une province anglophone. Il y a des gens qui font très très bien leur travail. Je pense qu’Espaces Francophones ici, fait de belles choses. On les voit assez régulièrement, ils essayent de partager. Mais il faudrait avoir un petit peu plus de volonté du campus de s’impliquer dans la francophonie locale, parce qu’il y a beaucoup de francophones en fait ici.”

À UBCO, sur le campus, le plus gros effort vient d’Espaces Francophones. Picault nous a parlé de, et a célébré l’initiative de cette organisation pour une raison; L’Espace Francophone est votre meilleure opportunité de vous engager et faire partie d’une communauté francophone facilement sur campus. C’est une initiative conjointe entre Okanagan School of Education et Faculty of Creative and Critical Studies. Ils organisent régulièrement des événements. Espaces francophones a pour mission de créer un sentiment de communauté parmi les francophones (de langue première ou autre) de UBCO. Vous devriez y tourner votre attention si vous cherchez à vous impliquer en français avec d’autres élèves et vous faire des amis en français. 

Nous avons discuté avec les organisateurs d’Espaces Francophones pour leur demander de nous expliquer ce qu’ils font et pourquoi c’est pertinent. Dans leurs mots, ils nous ont dit:

“Notre objectif est de permettre à la communauté UBCO d’interagir en français et de faire la connaissance des autres francophones. C’est pourquoi nous organisons une grande variété d’activités culturelles et sociales. Par exemple, chaque mois, nous organisons Amitié Express en français, où tous les niveaux sont les bienvenus. Grâce à Amitié Express, on peut rencontrer les personnes qui souhaitent aussi garder le contact avec le français! Nous organisons aussi des événements culturels comme les soirées Karaoké qui ont lieu chaque trimestre: pizza et chanson francophone se rencontrent au bar du campus, The Well. Cette année, nous avons organisé un premier atelier de cuisine en collaboration avec Picnic. Nous privilégions la variété dans nos activités afin que chacun y trouve son compte. Vous aimez jouer dehors? Nous organisons des randonnées guidées et le célèbre déjeuner crêpe de fin de trimestre pour se dire au revoir jusqu’à la prochaine fois.  Espaces francophones est en fait une plateforme délocalisée qui permet à la communauté du campus, aux étudiant(es) en particulier, de consolider et d’améliorer leurs compétences en français tout en socialisant. Nous avons beaucoup de plaisir!”

L’espace offre une infolettre pour rester au courant de leurs événements, et ils ont aussi une page Instagram que vous devriez suivre @espaces.francophones.ubco. Alors restez à date des annonces de leurs événements et activités variées.

Finalement, il existe des ressources et une communauté hors-campus; Il pourrait vous être utile d’en apprendre plus sur le Centre culturel francophone de l’Okanagan (leccfo.org), situé au centre-ville. Ils collaborent étroitement avec Espaces Francophones. Il s’agit d’une excellente organisation qui organise des événements communautaires, qui fournit des ressources comme une bibliothèque et qui propose également des cours de français. Les étudiants de UBC peuvent notamment participer à leurs événements annuels majeurs qui sont organisés en collaboration avec Espaces francophones, tels que Nuit Blanche en octobre, le Salon du Livre en janvier, le Petit Festival du Film Francophone en février et le festival de l’érable de Kelowna en avril.  
 

Ainsi, en explorant les ressources disponibles ici à Kelowna, nous pouvons voir de nombreuses solutions alternatives pour se reconnecter à une communauté francophone et améliorer notre français. Que ce soit en socialisant avec Espaces Francophones, en se faisant de nouveaux amis ou même en lisant un classique de Jules Verne, ça vaut l’effort. Il reste à voir si l’administration de l’université reconnaîtra pleinement l’importance de la francophonie dans une province majoritairement anglophone. On espère pouvoir raviver un feu en vous pour vous engager dans la communauté et culture francophone à Kelowna et de vous aider à maintenir ou poursuivre l’amélioration de votre français!